Nom + Docharty Prénom(s) + Alpina Métier + Chanteuse au club de jazz, Small's Paradise Rang + Lupa. Dominée Allégeance + Fidèle à ses rêves, Alpina s’accroche désespérément à ce qui la fait vibrer pour ne pas se laisser happer par la spirale de la désillusion. Elle aime chanter, induire une émotion chez ceux et celles qui lui prêtent l’oreille - mais avant tout elle aime Achaius. Il est le chef, celui qu’elle tente de séduire même après les dix neuf ans passés en étant sa compagne, sa Lupa. Elle lui a toujours été loyale, s’est complu à lui obéir pour mieux le conquérir et malgré tout, il lui échappe, encore et toujours. Son allégeance lui va droit au cœur, à lui bien plus qu’à la meute. Elle voudrait bien faire partie d’un tout mais se sent pas vraiment comme chez elle dans cette famille, parce qu’au fond, ils sont peu à croire en elle. Il y a Samuel, aussi, qui cimente ses affects pour ne pas qu’elle explose aux quatre vents. Il est tout pour elle, alors quand elle voit que son père lui préfère sa première fille, née d’une précédente épouse, Alpina gronde en silence. Traits de caractère + Bien trop fière pour supporter les critiques et bien trop têtue pour accepter qu’on la contredise, beaucoup diront qu’Alpina est fatigante. Le moins que l’on puisse dire c’est que sa détermination est épatante - elle n’abandonne jamais, que ce soit dans l’espoir de conquérir le cœur de son amant ou revaloriser l’image ternie que les gens ont d’elle. Elle n’hésite pas à mentir, par orgueil, car la combattivité est censé battre les veines des loups. Et pourtant, elle peut être féroce et brutale, elle qui est irrémédiablement menée par son impulsivité. Elle est victime de ses émotions qui peuvent aller d’un extrême à l’autre, la rendant particulièrement lunatique et imprévisible. Il y a néanmoins de la douceur derrière cette passion, un rêve de petite fille qui n’a cessé de battre la cadence dans cet esprit tortueux. Alpina a toujours eu envie d’un monde qu’elle n’a pu qu’effleurer du bout des doigts. L’élégance et la beauté. L’art. Un reflet qui ondule sans qu’elle ne puisse en prendre possession, ce qui joue dans sa frustration. De nature obsessive, Alpina bute sur ce qui lui échappe et elle peut déployer tous les moyens pour parvenir à ses fins, ce qui peut la rendre extrémiste et vindicative. Jalouse et possessive, la lupine ne supporte pas que d'autres femmes tournent autour d'Achaius. Sachant qu'il ne lui reste qu'un an avant que ce dernier ne la remplace pour une autre, elle tente tant bien que mal de lui faire révoquer cette règle, espérant trouver la corde sensible pour le faire céder.

Alpina est comme une médaille, exhibant le fantasme d’une existence épanouie, fardée et élégante pour la scène alors que le revers, lui, est hideux et féroce. Poupée de porcelaine au teint de pêche, délicate et suave au timbre hypnotique, la douce Illyria donne des représentations dans un club de jazz et semble toujours d’agréable compagnie au côté des nantis. Elle s’y accroche à ce masque savoureux d’impératrice des glaces alors que dans ses prunelles luisent un éclat impudique de sauvagerie. La louve qui se débat en elle claque des dents et essaie vainement d’arracher cette façade trop tranquille, car si la litanie est enivrante, le sang l’est plus encore. Chanteuse paumée dans les recoins exigus de la contradiction, la lupine se sent vaciller à mesure que l’échéance s’approche. La figure s’émiette, la belle poupée s’étiole parce que les faux-semblants n’y changeront rien - Achaius, l’Ulfric dont elle est la compagne, lui qu’elle aime d’une passion dévorante, songe à la remplacer.      

Pseudonyme + Aaricia Âge + Le quart de siècle passé. Fréquence de connexion + 5/7 Groupe + Lycanthropes. Crédits + Citation de W.B Yeats. Avatar de Pathos. Gifs sur Tumblr.

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[color=crimson][b]Keira Knightley[/b] • Alpina Docharty[/color]

La lupine ricane et écrase sa clope dans le cendrier, une jambe ramenée contre son buste dans une position nonchalante. Elle est totalement nue, un bras coincé contre sa poitrine, figure pâle tournée en direction de la lumière qui filtre à travers la fenêtre de son appartement. Dans le fond, elle sait qu’elle n’est qu’une bête qui désire jouer à l’humaine, caressant l’espoir de sublimer son image comme l’on fait de l’art. Ce corps là est loin d’être une œuvre d’art, pourtant - car ils s’entredéchirent tous tels des chiens, pour baiser comme pour régner. Sensible Alpina, fragile petite louve, qui cache ses faiblesses dans un écrin de fureur et d’amertume. D’esclaves ils sont passés conquérants et c’est en rauquant qu’ils espèrent asseoir leur domination. Quant à Alpina, elle erre ailleurs, dans les entrelacs de sa contradiction, demeurant incomprise par les autres comme par elle-même. Elle gratte de l’ongle les imperfections de la table en bois contre laquelle elle est appuyée. Elle gratte à s’en faire sauter l’ongle, son regard lointain reflétant ses tourments. Un soupir franchit ses lippes et elle finit par redresser le chef, égarant ses doigts près de son oreille mutilée. La marque de la honte - celle qui témoigne de sa faiblesse alors qu’elle s’est targuée d’avoir mené un combat épique contre son bourreau durant la guerre. Elle est toujours là pour lui rappeler son mensonge. Toujours là pour lui rappeler son pêché d’orgueil.

Tic. Tac.

Alpina cligne des yeux, les lèvres pincées d’un air agacé. Sa mâchoire se contracte et ses yeux vrillent en direction de l’aiguille qui la nargue.

Tic. Tac.

Elle articule un cri et l’horloge explose en une kyrielle de débris sous l’impact du cendrier qui repeint le mur de cendres. Elle n’y arrive pas et ça la rend folle. Folle de désespoir. C’est qu’elle voudrait l’avoir, Achaius, dans la vie comme dans la mort. Y a des fois comme ça où tout flambe sous ses doigts, des fois où les pires idées lui traversent le crâne. C’est pour ça qu’elle ricane. C’est pour ça qu’elle balance tout. Qu’elle casse, qu’elle brise. Pour museler ses instincts démentiels. Ses cheveux sont en vrac, ses calots emplis de larme de rage. Alors elle gémit, écœurée, se recroqueville légèrement sur elle-même avant de renaître de son désespoir.

Elle se traîne jusqu’au miroir et darde son regard sur ce reflet en sursis, sa beauté qui se fane. Bientôt, ce sera le début de sa fin - le clou du spectacle et personne ne l’applaudira. Alpina détache ses cheveux, embrumée dans ses pensées puis revêt son masque de scène. Elle se sublime comme on efface une larme, se maquille pour faire comme si de rien n’était. La robe en soie se froisse contre son corps fin et elle coiffe ses cheveux de telle sorte à ce que sa blessure disgracieuse soit dissimulée aux yeux de tous. La voilà, prête à monter sur la petite estrade de bois grinçant pour donner de la voix dans l’atmosphère vieillotte mais distinguée du Small’s Paradise.



Ils sont sa malédiction, une toile d’araignée inextricable qui l’empêtre et qui la dévore. Ils sont son sang et sa famille, et pourtant, l’aliénation guette. Alpina sait qu’elle n’est pas une dominante, c’est d’ailleurs pour ça que les autres femelles raillent dans son dos. L’Ulfric l’a choisi et maintenant il lui échappe - il s’est rassasié de ses chairs et il songe déjà à la prochaine de ses conquêtes. C’est une règle - l’une de celles qu’il pourrait révoquer mais Achaius dispose et l’on ne peut rien lui refuser. A croire que rien ne puisse le convaincre. Malgré ce malaise permanent qui étrangle la louve en compagnie des siens, l’instinct est toujours plus fort. Elle a besoin d’eux mais surtout besoin de lui. On la dit faible, on la dit cinglée et elle encaisse. Elle enrage. Qu’y a t-il de plus pour elle dans cette meute qui attend patiemment de la voir s’écrouler ?



Ses pulsions, elle les empoigne sans distinction lorsqu’elle est dans sa peau de bête. Alpina chasse, Alpina traque, farouche et sanguinaire. C’est peut-être ça qui a séduit l’Ulfric, ce manque cruel de discipline. La louve ne minaude pas, la louve ne séduit pas et pourtant, une fois revêtue de sa peau de velours charnelle, la lupine ne sait comment jongler avec ce nouveau soi. Elle se sent sans cesse tiraillée, voudrait bien se vautrer dans sa condition sauvage pour mieux se faire respecter mais la civilisation l’appelle avec ses lueurs aveuglantes et ses tentations hypnotiques. Cette dualité l’épuise. Elle n'y comprend rien et personne ne peut l'aider. Alors elle s'accroche et elle proteste - car c'est bien ce qu'elle sait faire de mieux, Alpina la dominée - redoutant ce jour où elle ne sera plus rien aux yeux d'Achaius.