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 edge of the devil's backbone (quête 1, sit 2)

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Messageedge of the devil's backbone (quête 1, sit 2) EmptyMar 10 Fév 2015 - 1:57

Ellie, j’ai un filon. J’aurai pas mon téléphone ce soir; on se parle demain à l’abbaye. Elle empoche l’appareil non sans échapper un soupir sonore. Elspeth se hisse dans le monstre de ferraille qui lui sert de transport lors de ses livraisons, la tête envahie par un mauvais pressentiment dont elle ne sait guère se détacher. Un œil lorgne les quelques adresses auxquelles elle doit se rendre; le soleil se couche déjà et elle aurait dû avoir fini depuis belle lurette. Elle grommelle, appuie sur l’accélérateur en ajustant sa casquette pour préserver ses rétines de la lueur éblouissante du soleil. Qu’une collègue – et amie – parte en chasse n’est pas irrégulier, ni même particulièrement surprenant. Les Sidhe-seers sont un groupe ordonné, toujours prêt à passer à l’acte si la nécessité fait sentir sa pestilence. Elle fronce les sourcils, plisse son nez. On ne lui en voudra certainement pas si elle remet à demain, en priorité, quelque livraison de livre de recettes végétariennes ou le nouveau pull d’un citadin qui trouve le temps frisquet.
Le volant tourne sous sa force et elle met le cap sur le siège social de SEE SLS, où elle laisse le camion sans prendre la peine d’en verrouiller les portes – les employés du garage s’en chargeront sans doute.

L’abbaye l’accueille comme à son habitude : à la fois terne et majestueuse, austère et chaleureuse. Sa chambre est rangée, ordonnée au centimètre près. « Deirdre planifie quelque chose au Carroussel », entend-elle au détour d’un couloir. « Enfin, c’est ce que j’ai pu comprendre… on sait jamais trop ce qu’elle trame, celle-là. » Elle sait exactement où trouver ce qu’elle cherche : un jean abîmé, des bottes hautes, un chemisier trop révélateur qu’elle a dû emprunter à une consœur méfiante. Si elle doit se rendre là où Deirdre pourchasse sa proie, son accoutrement habituel aurait tôt fait d’attirer les soupçons. Dans ses bottes de chasse, elle cale deux dagues qui s’y dissimulent parfaitement. On ne peut jamais être trop prête. Seulement pas assez. Si les autres n’osent guère venir en aide à leur sœur, qui préfère faire cavalier seul, alors Elspeth le fera, avec tout ce que ça implique.

Ce qu’elle cherche, elle ne trouve pas. Elle sirote un cocktail inconnu, appuyée contre le bar, repoussant systématiquement les avances et les voix mielleuses de ses prétendants. Une jolie femme lui paie un verre, qu’elle refuse également. « Ça te dégoûte qu’une femme te trouve bien? » qu’elle lui crache au visage, insurgée, mue par son ingestion trop soutenue d’alcool. Elspeth l’ignore, comme elle a ignoré tous les autres, et la trouble-fête s’éloigne, tout en jurons. La Sidhe-seer fait don de son cadeau au barman, qui ne se gêne pas pour l’enfiler sans la moindre gêne. « Si tu veux, va voir derrière, la troisième porte », lui propose-t-il avec un sourire en coin. « Peut-être que t’aimeras ce que tu vas voir. » Elle fronce les sourcils. Il semble décent, aussi ose-t-elle une question de sa petite voix cristalline. « T’aurais pas vu une jolie blonde aux yeux verts, avec une cicatrice comme ça sur la joue? » Elle mime vaguement une lacération contre son propre visage et le sourire de l’homme s’étire. « Va voir, j’te dis. »

Un malaise l’envahit. Elle abandonne son poste, fonce à travers la foule, à travers l’amas de promiscuité et d’indécence qui se déchaîne autour d’elle. La troisième porte, elle l’ouvre avec conviction, persuadée que derrière se trouve ce qu’elle est venue chercher. Elle la pousse sans conviction, à la fois effrayée et furieuse sans trop savoir pourquoi. Ce qui la meut, c’est l’espoir – celui que son amie soit saine et sauve.
Les gonds passent près de s’arracher alors qu’elle l’ouvre, épaule d’abord, surprenant ceux qui s’y terrent. Cartes entre les doigts, lunettes soleil sur le nez, ils observent, ébahis, la fillette qui ne semble pas être le joueur qui leur manque. L’entrée remarquée laisse ces hommes pantois, mais résignée à trouver quelque indice, elle s’assoit à l’unique chaise vide, se calant contre les coussins comme si de rien n’était. On lui demande sa mise; elle hausse les épaules, demande, nonchalante, ce qui compte comme tel. « Un peu de tout. » Un sourire fauve apparaît sur le visage d’un des hommes. Un frisson court le long de l’échine de l’amazone. Elle parcourt ses poches à tâtons, cherche ce qu’elle pourrait sacrifier; or les richesses ne la font point crouler et elle les ressort, bredouille. Les autres l’ignorent, l’un pose au centre de la table un briquet d’or massif qui renvoie paresseusement les éclats de lumière générés par les ampoules défaillantes qui pendent du plafond. L’autre y pose une montre, délicate, au bracelet usé – les autres lui décochent des regards étonnés, insultés même. Aucune chance que cela vaille suffisamment pour servir de mise, qu’elle comprend à travers le brouhaha de leur différend.

Mais elle a reconnu l’objet et tend la main vers celui-ci, inconsciente, referme ses doigts autour du cadran délicatement bordé d’argent. Son geste suspend la dispute; on la regarde avec intérêt, mais ses propres iris sont rivés sur le bijou. Elle lève la tête, inspecte avec hargne les malfrats. « Où est-elle? » Ils ne répondent rien, l’observent avec amusement. Elspeth se lève, fourre la montre dans une poche au hasard, fait voltiger la table jusqu’au mur devant elle comme si elle n’avait pesé qu’une poignée de plumes. « Où est-elle?! » Elle répète sa question, chaque mot plus soutenu que le précédent, le ton corrosif, la mâchoire douloureusement crispée. Deux des joueurs s’éclipsent par une autre porte; le dernier sort un couteau qu’Ellie a tôt fait de lui arracher. Il détale lui aussi, la laissant seule, ses frasques masquées par la musique qui gronde dans ses tympans. Ses doigts trouvent inconsciemment la montre qui repose dans sa poche et elle parcourt la pièce du regard. Sur le sol, un téléphone sonne. Elle s’en empare, appuie fébrilement sur le bouton vert. « Ouais du coup la nana nous a échappé. C’est qu’elles sont futées ces petites. Vous avez encore la montre? » Une voix jeune, insouciante, vaguement désolée. C’en est une tout aussi juvénile mais bien plus cruelle qui lui répond. « Ouais, t’inquiète pas. Elle est entre bonnes mains. »

Certes, la vengeance ne fait guère partie des valeurs inculquées par les siennes. Mais elle pourrait bien faire une exception.

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