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 † snow-white.

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Ella V. Harris
i put a spell on you
because you're mine ƒ 1

Ella V. Harrisi put a spell on youbecause you're mine ƒ 1




Pseudonyme : MoonOfBlood / Jessica.
En ville depuis le : 08/07/2013
Nombre d'insultes postées : 153
Crédits : tearsflight + Alanis Morissete, I'm a bitch I'm a lover. + liloo_59.
Célébrité : Olive Wilde.
Âge du personnage : Vingt-neuf ans.
Métier : Officier de terrain du BFO.


MANUSCRIT D’ÉMERAUDE
Orientation : Chaotique bon.
Statut : Mage du sang.
Capacités et inventaire :

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Message† snow-white. EmptyLun 26 Jan 2015 - 3:22



Snow-White
première quête - situation n°3.



La seule certitude qu’Ella possédait à cet instant, c’était qu’elle n’avait jamais été aussi heureuse. De lourds flocons cotonneux se posaient délicatement sur ses mèches détachées, fondaient sur le bout de son nez glacé, s’accrochaient à ses vêtements. Elle sentait le froid s’insinuer jusqu’aux tréfonds de son âme, mais rien ne pouvait gâcher l’instant présent. Ses années au BFO étaient passées, la rage de vaincre chaque démon qui croiserait sa route s’était tarie. Tout ce qu’il avait fallu, c’était qu’elle daigne se donner le temps. Celui de s’ouvrir aux autres, elle qui avait longtemps fui le genre humain. Celle qui s’obstinait à n’offrir aucune prise au monde, celle-là même qui aurait ri au nez de la première voyante qui lui aurait prédit un amour éternel, elle avait justement fini par l’éprouver. Ce n’était pas le genre d’affection qui naissait d’un regard ou d’un geste, elle s’était tissée au fil des mois passés en compagnie de cet homme… Cet homme auquel elle n’aurait probablement jamais donné sa chance en d’autres circonstances. Il n’avait rien d’exceptionnel, c’était même un Norme relativement banal pour sa race. Brun, d’environ sa taille, ni trop musclé, ni trop peu. Son regard n’aurait même pas accroché sa silhouette dans un bar, à une autre époque. Mais il lui avait sauvé la vie lors d’une affaire au BFO et depuis, il s’entêtait à vouloir prendre de ses nouvelles.

Un matin, elle l’avait simplement trouvé là, appuyé contre son bureau, un sourire aux lèvres. Il lui avait dit : « Comment ça va, partenaire ? » Et sur l’instant, elle lui avait marmonné au visage d’aller faire sa bonne action ailleurs. C’était sans compter sa détermination, au bougre. Cette sale manie qu’il avait d’être toujours là au bon moment, de savoir exactement que dire et que faire. Trois jours plus tard, il était revenu à la même place, avec une tasse de thé chaude dans la main et, toujours, cet insupportable sourire. « La forme, partenaire ? » Elle ne lui avait même pas accordé un regard, blasée qu’elle était de ne pas trouver le Fae responsable de ces nombreux meurtres Normes. Il n’avait pas perdu espoir. Il était revenu le matin suivant, et le matin d’après, et le matin d’après. Sa visite était brève, une poignée de minutes, mais il était là. Il laissait invariablement la tasse de thé sur un coin de son bureau, lui adressait un regard sincèrement concerné, puis il disparaissait. Son travail aux archives du BFO n’ayant rien de réellement passionnant – de ce qu’il en disait – il lui balançait régulièrement qu’elle était sa seule occasion de sortir la tête des vieux dossiers.

Pendant un mois entier, il persista à veiller sur elle. C’était un humain, il n’avait aucune particularité, aucun pouvoir, aucun talent. Il n’était même pas fichu de se servir correctement d’une arme à feu, c’est aussi pour cela qu’il avait été aiguillé vers les archives ; c’était soit ça, soit le standard. Pourtant, sa présence avait fini par rassurer la sorcière. Elle ne l’avait pas admis au départ, mais ce devint évident lorsqu’elle accepta sa tasse de thé et qu’elle lui répondit pour la première fois en quatre semaines. « Je vais bien. » Une œillade, l’esquisse d’un maigre sourire, puis ce fut tout. Le plus important dans cette scène étant justement le fait qu’elle lui porte attention, qu’elle l’accepte dans sa vie quotidienne. Courant Décembre, Ella vécu l’une des affaires les plus traumatisantes de son existence, ce fut celle qui la poussa à démissionner et à se remettre en question. Incapable de vaincre un démon, à deux doigts de finir comme les trois autres victimes de l’être à la noire essence, elle s’était rendue compte à quel point sa rage l’aveuglait. A quel point elle la rendait faible, impulsive, irréfléchie. A quel point ce sentiment facilitait la tâche des démons. Elle fut sauvée par une seconde escouade du BFO, ramenée au bureau quelques heures plus tard et elle resta là, pendant une bonne demi-heure, à fixer l’écran clignotant de son téléphone portable. C’est alors qu’il s’était présenté, osant enfin poser une main sur son épaule et lui disant : « Allez, viens. Je t’offre le premier verre. »

Ce soir-là, elle s’était rendue compte qu’elle l’aimait bien. Qu’elle l’aimait plus que bien, à dire vrai. Elle avait besoin de sa présence, de ses sourires et de ses blagues idiotes. De ses jeux de mots insensés, de sa maladresse coutumière, de son thé du matin. Elle posa sa démission à la fin de la semaine et accepta un véritable rendez-vous avec lui. Ce fut même elle qui le lui proposa, agacée de devoir attendre qu’il fasse le premier pas ; la patience n’avait jamais été son fort. Six mois plus tard, il lui tendait un écrin noir contenant un solitaire. Elle l’avait giflé, ce jour-là, tout en se mettant à pleurer. Parce qu’elle ne comprenait pas ce qu’il voulait d’elle. Parce qu’elle pensait qu’il allait la quitter dès qu’il se rendrait compte qu’elle n’était pas faite pour ce genre de vie bien rangée, pour ce genre d’amour trop sincère. Il n’avait pas eu le temps de poser sa question, coupé dans son élan par la formidable baffe qu’elle lui asséna, puis par les excuses larmoyantes qu’elle lui fit. « Je suis désolée, je suis désolée, je – » « Veux-tu m’épouser ? » Et, prise au dépourvu, les yeux rivés aux siens, elle lui répondit… Un non catégorique. Parce qu’elle ne voulait justement pas qu’il se rende compte qu’elle n’était pas celle qu’il espérait, qu’elle était loin d’être parfaite, loin d’être indemne. Son âme avait tellement souffert, tellement longtemps. Il n’avait pas été choqué par sa réponse, il l’avait acceptée comme ça. Comme il l’avait acceptée elle. Il lui avait laissé le temps d’y réfléchir, en posant l’écrin sur sa table de nuit et en l’y laissant. Une semaine, puis deux, puis sept. Chaque soir, elle s’endormait en posant le regard sur cette minuscule boîte, se perdant un peu plus dans ses craintes et ses espoirs.

Il avait fallu attendre l’hiver suivant pour qu’elle l’ouvre. Elle avait passé la bague à son annulaire, l’avait contemplée, avait voulu la retirer avant qu’il ne rentre et s’était retrouvée coincée avec. Elle était légèrement trop petite, et tous les efforts du monde ne parvenaient pas à l’en défaire. En rentrant des archives, il la trouva les mains dans le liquide vaisselle, entourée d’huile d’olive, de savon, de lubrifiant. Et elle qui pleurait, qui riait. « J’arrive plus à l’enlever… » « Alors tu es obligée de m’épouser, maintenant ? » « Espèce d’idiot. » Le mariage devrait avoir lieu au printemps. En l’espace d’une année, il était parvenu à dompter l’animal sauvage qu’était Ella Harris, à lui offrir tout ce qu’elle détestait, tout ce en quoi elle ne croyait pas. Il l’avait changée. Pour le meilleur comme pour le pire. Et en cette neigeuse journée de Décembre, elle était véritablement heureuse. Lavée de sa colère, les épaules allégées de son fardeau, elle souriait jusqu’à s’en abîmer les muscles des joues. Il lui parlait de sa journée en lui caressant le coin de la mâchoire, elle l’écoutait en dévorant son visage des yeux. C’était tellement… inhabituel. Cette sérénité, ce sentiment d’avoir le cœur au bord de l’implosion. Ce… silence. Ce froid qui lui mordait le bout des doigts. Elle marmonna qu’elle avait froid. Et il continua à lui expliquer le nouveau système de rangement que son chef lui avait imposé. Plus il parlait, plus ses paroles semblaient se mélanger dans l’esprit engourdi par Ella. Si froid.

« … froid. »

Brusquement, des portes s’ouvrirent quelque part et l’harmonie de l’instant se brisa. Elle éclata comme cette bulle de savon en Novembre dernier, lorsqu’elle s’échinait à enlever la bague à son doigt par tous les moyens possibles. Elle se brisa en un millier de fragments. Et chaque morceau de ce miroir aux fantasmes renvoyait son reflet, ses grands yeux étonnés, ses lèvres rougies par le froid, sa peau pâle. Elle perdit pied au moment précis où son rêve se fissura. Le menton frôlant sa poitrine, elle se força à ouvrir les paupières. Si sa vision n’était pas en état, elle pouvait néanmoins percevoir les sons autour d’elle : déformés, certes, mais c’était mieux que rien. Du métal qui grince, qui couine. Des voix rauques, des rires gras. Puis une respiration, le néant. L’esprit de la mage a beau être embrumé, elle fait de son mieux pour reprendre la main. Elle luttait, elle combattait cette somnolence qui alourdissait son corps, qui le rendait pataud. Elle grogna en relevant la tête, se rendant par la même compte qu’une migraine atroce se profilait à l’horizon.

« Hey ! Hey, qu’est-ce que c’est que ça ?!
- On… on a rien vu ! Ok ? Rien ! »

Après un temps qui lui parut infini, ses sens parurent s’éclaircir. Elle se rendit à nouveau compte du monde qui l’entourait, elle sentit la morsure d’une corde sur ses poignets, la raideur de son dos appuyé contre le dossier d’une chaise en bois. Elle entendit les pas précipités des perturbateurs, le grondement de dépit de la bête. Enfin, elle la vit. Ses yeux se tournaient justement vers elle, avides, affamés, intelligents. Elle comprit, ou plutôt su. Elle était foutue si elle ne profitait pas de l’intervention des autres types pour se débarrasser de ce monstre. Elle banda les muscles de ses jambes, qui fort heureusement n’étaient pas entravée, et asséna un terrible coup de pied dans le genou droit du djinn. Il hurla de douleur, ce qui fit plaisir à la sorcière, mais pas autant que la sensation d’avoir fracassé quelque chose de dur.

« Devine quoi, chéri ? La belle au bois dormant s’est réveillée. »

Ses gestes encore mal assurés, elle tira sur les liens de corde, s’échina. Instinctivement, elle convoqua la magie qui sommeillait en elle, faisant suinter le sang par les pores de sa peau. Le liquide écarlate imbiba la corde, recouvrit ses poignets, elle força et libéra soudainement sa main gauche, non sans écoper de quelques douleurs. La seconde encore liée à la chaise, elle se résigna à se servir de son pouvoir. Elle aurait préféré se fier à son arme de service, mais la gueuse se trouvait à quelques pas d’elle sur le sol, en compagnie de sa veste en cuir et d’autres effets personnels. Pointant sa menotte libre vers sa cible, elle inspira profondément. Leopold lui avait toujours dit qu’en dépit de tout, sa magie serait la première chose à lui revenir. Elle ne la quittait jamais, elle restait là, à bouillonner dans ses veines, à faire battre son cœur, à crépiter dans l’air. Alors elle la rassembla dans le corps de son agresseur. Elle l’entendit hoqueter de souffrance, força sa prise sur l’hémoglobine du djinn, priva peu à peu son palpitant de son carburant. Malgré elle, le sang de la créature se mit à exsuder, ruinant irrémédiablement la chemise blanche qu’il portait. De grosses gouttes vermeilles perlèrent de ses paupières pour s’écraser au sol. Tout ce qu’elle voulait, c’était qu’il crève. Elle ne contrôlait pas tous les effets secondaires qui semblaient apparaître en lui, de façon totalement imprévisible qui plus est. Sa pratique de l’hémokinésie laissait clairement à désirer… Toutefois, ce n’était pas important. La seule chose sur laquelle elle se concentrait, c’était d’atteindre son but. De sentir son cœur pomper du vide, d’entendre son dernier râle d’agonie.

« Crève, crève, crève ! la litanie lui brûlait les lèvres dans un murmure féroce. »

A un moment, les sans-abris durent se mettre à crier, mais elle ignorait s’ils la craignaient elle ou le djinn. Au nombre de quatre, ils entrechoquaient leurs chariots en essayant de quitter l’entrepôt désaffecté. Elle serra le poing. La créature s’effondra, morte, par tous les Dieux, morte enfin. Essoufflée, vidée de toutes ses forces, Ella s’accorda un court instant de repos avant de s’attaquer au nœud de corde qui la maintenait en place. Elle s’essuya ensuite rageusement les mains sur son haut, n’ayant strictement aucun regret de détruire ainsi son débardeur gris ; les jambes chancelantes, l’esprit un peu plus clair, elle alla récupérer ses affaires. A ses pieds, le djinn l’observait de ses yeux morts. En y plongeant les siens, elle se souvint : de Lui, de son thé du matin, de ses sourires, de ses blagues foireuses, de sa maladresse, de sa douceur, de ce maudit écrin noir. Elle se souvint qu’elle avait été heureuse, stupidement heureuse. De colère, elle lui enfonça violemment la pointe de sa chaussure dans l’abdomen. Plusieurs fois d’affilés, avant de lui cracher dessus, de reprendre son petit bonhomme de chemin. Elle trébuchait, titubait, laissant une traînée sanguinolente derrière elle. Arrivée à la hauteur des sans-abris, elle s’arrêta. Ils se serraient les uns contre les autres, se servant de leurs caddies comme d’un bouclier. Ils empestaient l’alcool bon marché, la sueur, la terreur, la mauvaise vie. La tête baissée vers le sol, elle eut un sourire en coin, le genre suspect, le genre inquiétant.

« Merci. »

Puis, sans un mot de plus, la voilà qui reprenait sa route. Cahin-caha. Fière de son œuvre, même si elle était imparfaite. Réfléchissant déjà au rapport qu’elle allait soumettre au BFO à propos de son enlèvement, dont elle n’avait au final que de brefs flashs. Elle remisa au fond de son cerveau les souvenirs du fantasme provoqué par le djinn, refusant de les accepter comme un reflet de ce qu’elle voulait véritablement. Parce qu’après tout, n’avait-elle pas déjà tout ce dont elle rêvait ? Une place au Bureau Fédéral de l’Outremonde, la possibilité d’assouvir sa vengeance sur les démons, un début de maîtrise sur ses pouvoirs. Le reste n’était que distraction, c’était une plaie dans sa vie, l’une de celles qu’elle ne pouvait pas se permettre d’avoir. Cela n’avait rien du bonheur, c’était un assemblage monstrueux, bancal, incertain.
Ce n’était pas fait pour elle.
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† snow-white.

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