(+) Organisé et précis dans tout ce qu'il entreprend, il possède un carnet (ou plutôt une série de carnets qu'il a entamé depuis plusieurs siècles) dans lequel il note ses évolutions, pensées, tribulations, événements marquants de la meute et de la race des lycans. Une sorte de carnet de bords qu'il espère donner à son fils si ce dernier se montre digne de prendre le flambeau - et dieu seul sait que c'est pas gagné.
(+) Très cultivé en dépit de ses apparences tribales - et animales bien entendu - il possède un goût prononcé pour la littérature, musique et les langues.
(+) En tant que bon doyen d'université, il parle d'ailleurs deux autres langues couramment : l'espagnol et le français.
(+) possède une très bonne mémoire et se rappelle en général parfaitement de tous les gens qu'il a pu croiser dans sa vie, surtout de leurs visages.
(+) parfait gentleman en apparence, peut se révéler tout aussi cruel et violent en privé, c'est ce qui d'ailleurs tout son charisme et magnétisme lorsqu'il rentre dans une pièce : cette ambivalence fascinante qui réside dans son regard et son attitude corporelle.
(+) Très arrêté sur ses idées, si auprès des Normes il paraît tout à fait commun et même plutôt ouvert d'esprit, auprès des siens, il revendique clairement son racisme et à ses yeux, tout ce qui ne sont pas de sa race, voire même de sa meute avec le récent schisme, sont de potentiels ennemis.
(+) Il est donc très difficile d'acquérir sa confiance. Acquérir sa confiance serait même encore plus symbolique à ses yeux qu'acquérir son amour : la preuve avec Samuel - le sujet Sorcha étant un sujet sensible qu'il ne vaut mieux pas aborder - qu'il aime vaguement mais auquel il ne fait absolument pas confiance.
(+) possède souvent des chewings-gums ou balle anti-stress avec lesquels il joue / mâchouille quand il est agacé, un moyen de contenir sa nature souvent colérique dans les situations de stress importantes.

Un deux trois nous irons aux bois. Quatre cinq six cueillir l’Avarice. Sept huit neuf entre mes crocs tout neufs. Dix onze douze elle sera toute rouge. Sous sa forme lupine, Achaius mène sa troupe. L’odeur excitante du sang démoniaque coule le long de sa mâchoire mousseuse qu’il lèche avec avidité et rage. Devant lui, et encerclés, son plus grand fléau. Ceux qui ont traité sa race et ses ancêtres comme des moins que riens, des simples valets de leur bon-vouloir et de leur comportement chaotique et scandaleux. Pire, même des esclaves. Des esclaves sans âme, de vulgaires animaux, chiens dignes de publicités commerciales modernes. Ils auraient du se méfier, ils auraient du ravaler leur mépris et condescendance, un loup a toujours des crocs, aiguisés, longs, et surtout déterminés. Mais surtout, les lycanthropes avaient quelque chose, une carte, une condition qu’eux n’auraient jamais en dépit de tous leurs efforts les plus acharnés : une meute, une famille, qu’ils plaçaient au-dessus même de leur âme, de leur personne, de leur nature mortelle. Un seul mot coulait dans les veines de l’Ulfric à l’heure actuelle, tandis que son regard perçait, transperçait, abhorrait, et même tuait chacun des Démons qu’il pouvait avoir en face de lui : vengeance. Pour ce dernier, la vengeance était loin d’être un plat qui se mangeait froid. Non. Il devait être chaud, réchauffé par la lute ardente des corps et des crocs qui s’entremêlent et se choquent, dans l’instant, dans la perte, dans la souffrance immédiate et implacable. Au cœur de cette bataille, Achaius se battait comme s’il n’avait pas peur de la mort, comme ses ancêtres s’étaient battus lors des nombreuses batailles qui avaient précédé celle-ci, mourir en défendant les convictions des siens était probablement la plus belle des morts possibles à ses yeux. Les démons étaient à présent au centre de la clairière, encerclés, faits comme les vulgaires rats qu’ils étaient et avaient toujours été aux yeux du loup expérimenté. Il aurait voulu y aller. Se jeter encore sur eux jusqu’à ce que mort s’en suive, ne jamais s’arrêter, son sang bouillonnant d’une rage et d’une déterminations ineffables. « Non, laisses les Sorciers leur porter le coup de grâce. » leur siffla alors un des Bras Droits du clan Coghlan. Achaius tenta malgré tout de l’ignorer et avancer mais il fut alors retenu par un deuxième loup de leur clan, puisque personne d’autre de son clan n’oserait ainsi lui barrer le passage – sous peine d’une punition ou d’un regard plein de mépris qui serait pire qu’être banni de la meute même -. Ces Sorciers. Encore une autre race que Achaius ne pouvait réellement supporter – s’il pouvait vraiment supporter une autre race que la sienne. Des lâches encore une fois qui se cachent derrière des objets magiques, qui n’imposent par leur puissance par le corps-à-corps, et ne sont ainsi pas dignes du respect ou de la considération de l’Ulfric, qui voyait dans tout combat l’alliance du corps physique à l’âme psychique, et ne pouvait concevoir leur séparation. Il avait du se résoudre, et ainsi diviser la meute en deux visions : entre les sympathisants Sorciers soit les Coghlan et les non-sympathisants Sorciers soit lui-même, à mettre sa fierté de côté pour demander leur aide. Achaius dut alors se résoudre à se taire, grognant de toutes ses forces alors qu’il se mit à chercher les siens parmi les nombreux loups qui traînaient sur le champ de bataille. Et soudain, tout explosa. Achaius tourna la tête, et il vit chacun des Sept péchés se désintégrer devant ses yeux ébahis. Et tout devint silence. Plus de bruit. Plus de lumières. Juste le halètement final des Lycanthropes victorieux. Les démons n’étaient plus, et Achaius était définitivement entré dans l’histoire de sa race, son vœu le plus cher au monde.

« Tu n'avais pas le droit de faire ça. Je l'aimais, et lui aussi. »  Elle avait beau parler, aucun mot ne semblait atteindre les synapses de Achaius. Il la tenait fermement, statique, tentant d’analyser cette phrase, d’en comprendre le sens, de savoir dans quelle partie de la phrase il était censé être ému, avoir des regrets, être désolé, tenter de s’excuser – chose que Achaius n’avait pas fait depuis quelques siècles déjà -.  Ces synapses étaient probablement trop occupées à gérer l’afflux de honte, mépris, rage, outrage et colère qui traversaient son esprit, bombardant presque sa tempe, juste au-dessus de ses prunelles d’un azur sombre. Et puis, il réalisa lentement, lorsqu’elle se retrouva prostrée devant lui, tout le pathétisme et bon-sentiment typiquement humain – et donc inférieure – de sa phrase. Il ricana alors. Cruel ? Non, simplement mauvais. « Tu t'es entendue Sorcha ? Tu es pathétique, comment ai-je pu engendrer quelqu'un de si stupide ? » En réalité, il n’était pas sûr de penser ces mots. Un doute quant à la sincérité de ses propos l’effleura quelques instants, peut-être une demi-seconde dans son regard une fois la bombe lâchée mais son regard se rendurcit bien vite. Mais bien sûr qu’il les pensait. Fricoter avec un Norme, ou un Initié ou peu importe le diminutif et l’adjectif qu’on accorde à ces créatures impuissantes et faibles. Bientôt elle se fourvoiera avec un Démon descendant de Asmodée ! La survie de son espèce et de son clan était déjà assez confuse et bordélique avec le schisme ou départ du clan Coghlan pour qu’il laisse en plus, le privilège - j’oserais même dire le luxe -  d’accorder à sa fille quelques batifolages dans des champs pleins de marguerites et de pâquerettes avec un vulgaire Norme. Si ça ne tenait qu’à lui, il y a longtemps qu’il aurait décidé de ne pas avoir d’enfants et régner sur un clan qui se reproduisent entre eux. Et pourtant, en dépit de toutes ses critiques quant à la filiation et cette espèce de sentiment mystique, toutes ses moqueries souvent railleuses et sarcastiques, sa froideur aussi assez légendaire, il avait adoré Sorcha. Il l’avait aimée. Bien qu’il ne soit pas un « père » extraordinaire comme on entend généralement le terme de nos jours, il s’était entiché de cette petite créature, de son enthousiasme parfois amusant, de sa nature quelque peu impulsive et ces crocs qu’elles montrent rapidement, il s’était retrouvé quelque peu en elle, dans son caractère de butée éternellement insatisfaite qui a confiance en elle, qui aspire toujours plus haut. Il l’avait aimée – chose combien rare pour quelqu’un d’aussi impassible et charismatique que Achaius –, et son acte dépassait même le stade de la déception chez l’Ulfric : c’était une trahison. Une trahison envers l’éducation et les quelques affections favorisées qu’il lui avait donné, une trahison envers son statut d’Ulfric, une trahison envers le respect des lois du clan et par là même du respect envers son chef, son Ulfric, son père. Tant de choses que Achaius ne pouvait supporter et qui le poussait à entrer dans une si profonde colère. Atteint d’une véritable furor latine, telle Médée, il préféra tuer l’objet de son affection plutôt que l’objet sa haine propre, soit sa fille – comme lorsque Médée tua la nouvelle femme de Jason ainsi que ses enfants par projection -. Il espérait que Sorcha lui pardonnerait. Ou du moins, pardonner est un grand mot. Il espérait plutôt qu’elle arrêterait de le défier du regard ainsi, qu’elle irait faire ses jérémiades ailleurs en silence avant d’accepter la leçon qu’elle venait de recevoir pour en ressortir grandie, tenter de racheter sa confiance, sa dignité et son respect par la suite. Mais à la place, elle est partie. Comme ça. Comme un caprice. Et elle n’est jamais revenue. Pire elle s'est rapproché de la soi-disante famille des Coghlan, ces lâches de la première heure qui vivent presque comme des hippies des années 60, et osent bafouer, dira-t-il même profaner les lois sacrés de la race des lycanthropes – le pire étant qu’ils sont «  populaires » étant donné que Achaius y a perdu un précieux membre qui lui a préféré les Coghlan, pire affront face à l’égo et l’orgueil surdimensionnés du lycan -. Il ne s’est jamais vraiment remis de son départ. Du départ de sa progéniture. De sa Sorcha. Il s’est senti trahi. Furieux. Dans une colère noire. Ensuite mélangée à de la rancœur, de la tristesse froide. De l’amertume. Les Lockhart ne fuient pas. Les Lockhart sortent leurs crocs et restent fiers à la tradition, au sang pur qui coule dans leurs veines. Alors Achaius s’est relevé et éprouve une rage qui n’a pas fini de consumer à l’égard de Sorcha qu’il a clamé avoir répudiée et bannie, les moins dupes de son clan connaissant pourtant la sombre affaire qui se cache derrière le masque de glace de l’Ulfric. Depuis ce jour, bien que traditionnaliste, Achaius ne s’est pas dérangé pour proscrire tout contact avec Normes ou Initiés, contacts amicaux donc, tout ne doit rester que strictement professionnels. It’s not personal, it’s strictly buisness comme on dit.

« Achaius ? » Ce dernier lève un sourcil. Occupé par son travail et des papiers qui traînaient sur le petit bureau de son appartement, il jette un œil à Alpina avant de détourner son regard sur son bureau. Que lui veut-elle encore au juste ? Déjà que s’occuper de pré pubères à longueur de temps et paraître en plus « heureux » dans le Monde du Haut de diriger les intellectuels et « adultes » de demain lui était suffisamment agaçant comme ça, il n’avait pas besoin que sa chère Lupa hystérique lui fasse des scènes bonus pleines d’hormones  - auxquelles il pouvait habituellement assister sur le campus. « Qu’est-ce que tu penses de cette robe ? » Vraiment ? Elle était venue – quand il avait plusieurs spécifié qu’elle devait venir à son appartement pour des urgences seulement – simplement pour lui demander ses goûts quant à son style vestimentaire ? Achaius fit mine de l’ignorer, plongé dans la paperasse administrative, mais il pouvait sentir son regard, son regard plein d’amour et en même temps rempli d’une envie d’attention, de reconnaissance le gêner même dans son entreprise. Il finit donc par tourner sa chaise, croisant les bras pour la détailler. Bout de tissu insignifiant qui cachait ses courbes dont il était plus amateur. Le visage froid, il restait silencieux. « Je pensais la mettre pour la veillée de ce soir, tu sais, pour la chasse d’anniversaire de Samuel. » Achaius serra les mâchoires. Anniversaire ? Quelle idiote « cérémonie » typiquement «  Normienne » dira-t-on. Pour Samuel ? Cet incapable qui se croit au-dessus des lois et de la hiérarchie n’en valait même pas la peine. Achaius se montrait très dur et intransigeant à son égard. Il faut dire que les rumeurs de son insolence allaient de bon train au sein de la meute et s’il y a bien une chose que Achaius ne supportait pas, c’était les messes basses, les critiques grinçantes et révoltées qui pouvaient être émises à l’égard de Samuel, qui, étant – malheureusement – par le sang son fils, représentait Achiaus même et son autorité au sein de la meute. Après le scandale qu’avait provoqué Sorcha, s’il était en plus incapable de tenir en laisse le seul fils qui lui restait à présent, Achaius n’avait plus la crainte et les respect des siens, et par là, d’autorité.  Achaius qui jouait nerveusement avec un stylo se leva soudainement. « Tu crois que j’en ai quelque chose à foutre du vêtement que tu vas porter ce soir Alpina ?! Tu crois que j’en ai quelque chose à foutre de l’anniversaire de Samuel ?! » lui répliqua-t-il d’un ton colérique alors que celle-ci presque tressaillit. Il s’approcha alors d’elle, sa taille qui approchait le mètre quatre vingt dix forçant le respect, lui lançant un regard condescendant juste au dessus de sa – cruellement charmante – crinière brune. «  Et ou est ton signe de respect envers ton Ulfric ? Je ne crois pas t’avoir vu me saluer comme il se doit. » le ton était cette fois-ci froid, mais autoritaire. Alpina s’exécuta alors en s’agenouillant auprès de lui. Achaius détailla alors sa nuque qui s’offrait à lui, enlevant quelques mèches de cheveux qui y traînaient, avec plus de douceur cette fois-ci. Son regard remonta alors cette nuque alléchante pour détailler ensuite sa mâchoire finement tracée, la courbure de ses lèvres qui lui semblait elle aussi exquise… Non. Il se détestait bien souvent pour, après dix-neuf ans d’appartenance, encore lui trouver des charmes inouïs sur ses traits, des plaisirs qui lui apparaissaient toujours plus nouveaux lorsque leurs corps s’entrelaçaient. Il n’avait aucun sentiment pour elle, si ce n’est celui du désir de la chair peut-être, d’un autre côté Achaius se demandait s’il avait déjà eu des sentiments réels pour une de ses Lupas, et force est de constater qu’alors qu’Alpina était la moins respectée de toutes et la plus insupportable, sa beauté presque démoniaque lui restait collée à la peau. Pourtant, il devait s’y résoudre, la tradition prévaut, il avait à vrai dire quelques listes de prétendantes possibles, prétendantes qui surtout, devraient se montrer plus digne des responsabilités et de l’image à assurer lorsqu’on est sacrée Lupa. Et Alpina, à moins d’un miracle, ne pourrait rien y faire.