Nom + Wheeler Prénom(s) + Ezra
Métier + Sealgair chevronné.  Allégeance + Plutôt bonne, voir très bonne. Comment dire, il fait partie de l'institution et n'étant pas un ver dans une pomme, il ne souhaite pas ronger de l'intérieur le Haut Conseil sinon il n'aurait plus de travail, alors bon. Certes, parfois il ne se sent pas en phase avec son travail, certes parfois il trouve les méthodes employées trop dures, ou pas assez, mais dans le fond il pense que le système fonctionne parfaitement. Et si quelqu'un tente un pot-de-vin quelconque, il lui tranchera -métaphoriquement- la main, aussi simplement.  

Traits de caractère +

Extrême ; Ezra est tout ce qu'il y a de plus extrême. De l'un, à l'autre. De l'altruisme à la rage, du calme à l'énergie. Habituellement, quotidiennement, Ezra demeure stoïque, plus ou moins impassible : peu d'émotions peuvent être perçues sur son visage, ses sourires affables glacent son visage, ses mots fades sortent d'un corps vide d'âme. Pourtant Ezra est bon, gentil, délicat et à l'écoute. Malgré sa rigueur, il conviendrait parfaitement à votre mère en tant que gendre, vraiment idéal. Il médite, mange équilibré et bio, fait du sport pour générer des endorphines, il a même sur son balcon quelques plantes aromatiques (il a un faible pour les feuilles de coriandre) et a réussi à dresser une salamandre de compagnie. Nonobstant ses qualités, Ezra est tout aussi extrême dans ses défauts. Dans sa colère qui est froide et cinglante mais ô combien vindicative et ciblée, en somme il appuie où ça fait mal. Dans sa persévérance, son obstination, sa recherche de la perfection, du plus haut, Ezra est extrême. Ambition maladive. Dans ses désirs les plus fous, Monsieur possède une piscine chez lui, l'extrême lui va à ravir.

Soupe au lait ; Car en plus d'avoir un comportement qualifié de "trop" par le commun des mortels, Ezra vacille. Il danse, tangue, varie si vite, si furieusement qu'on doit le surveiller comme le lait sur le feu. Lunatique des sentiments, des émotions, un instant il médite, transpire le calme et le silence, l'instant plus tard il défonce une table de ses poings rageurs. Il essaie de contrôler sa colère, ses pics de joie, d'euphorie ou, a contrario, les sentiments négatifs qui l'envahissent déferlent souvent par flots intempestifs. Ni susceptible, ni rancunier, il est juste aléatoire, parfois quelque chose peut le mettre en colère, parfois cela peut l'attrister.

Comédien ; Beau parleur, bel orateur à la rhétorique implacable, Ezra sait se servir de sa langue, des mots choisis. Aucune syllabe n'est sacrilège, les sons surinent et il siffle des injonctions, épelle son organisation. Si son visage est vide d'émotion naturelle, il a su les feindre, les mimer, à défaut des les imprimer réellement ; ainsi, ce qu'il ressent est vrai mais ce qu'il montre est feint, toujours. Cependant, parfois, souvent, pour se jouer de vous, de tous, son pantomime s'étend. Il en rajoute, en joue, se sert de son talent naturel pour l’esbroufe pour atteindre ses fins. Ses parents voulaient le voir danser sur les planches théâtrales mais il apprit que le mensonge était bien plus lucratif. Le bluff, le double jeu, son indécryptable visage, lui ont ouvert le chemin des jeux d'argent. Maître de l'apparat, du suspens et des ambiances autour du tapis vert, il s'est rapidement fait un nom dans le milieu.
Mais, en règle générale, ne vous fiez jamais à l'impression qu'il vous laisse. Ezra sait rire et pleurer à volonté.

Exigeant ; Envers lui-même, envers les autres mais surtout envers lui-même. Issu de la classe moyenne, l'enfant vivait dans l'angoisse d'être déclassé, de finir caissier ou de tenir une vieille boutique inutile. Aujourd'hui son poste ne lui convient pas, il aimerait être plus haut, toujours plus haut, et jalouse un peu sa sœur pour sa réussite. Il ne souhaite pas être le meilleur, Ezra n'a pas d'ambition d'écraser, il veut juste se prouver qu'il peut réussir, atteindre ses objectifs. Et peut-être dépasser ses parents, aussi. Et ce, dans tous les domaines, professionnels ou personnels. Avoir le plus bel appartement (au dernier d'un immeuble, il possède donc une piscine), la plus belle voiture (un joueur de Poker ne se promène pas en Smart) ou la meilleur maîtrise de sa Magie. Tous les jours il s'y exerce comme un forcené, comme sa routine sportive, comme ses séances de méditation.
Il ne s'autorise pas l'erreur, la fainéantise ou la procrastination. Aussi, il ne supporte pas de déléguer, il doit tout faire par lui-même au possible, de repriser les chaussettes à la dernière affaire en cours. Le temps lui manque alors et le sorcier doit dès lors s'organiser à la perfection, ne pas rater une seule seconde ; il déteste ainsi la perte de temps, les embouteillages, les gens qui le font traîner, qui arrivent en retard ou qui ne veulent pas partir. Il roule vite pour aller d'un point A à un point B, il calcule même le temps de ses trajets ou de ses séances de repos. Son esprit est une sorte de prison.

Inapprivoisé ; Malgré son travail en équipe, ses journées chargées de rencontres, de personnes, de collègues de travail, malgré ses soirées à jouer ou à boire, à rencontrer et à danser, malgré sa famille si proche, ses liens si fort, et malgré son talent naturel pour maîtriser à la perfection les arts de la sociabilité, Ezra demeure seul. Anachorète des sentiments, ses liens sont froids, mal ressenti. Il aime en filigrane, parce qu'il faut aimer sa soeur, ses parents, il s'entend bien avec des gens et, à défaut de ne pas s'entendre avec eux, les considère comme des amis. Mais... Il n'aimerait ressentir leurs pertes, pourtant il ne jouit guère de leurs présences. Il se sent aimé mais ne sait s'il arrive à aimer. Il ressent, pour des films, pour de l'art, il a versé une larme de joie pour le mariage de sa soeur mais tout en lui semble vide. Il se dit farouche, indomptable, incapable d'être tenu par des liens. La vérité, Ezra la cache car il la sait bien plus cruelle : il ne peut aimer. Il a des pics d'affliction ou d'euphorie, ressent par rapport aux liens qu'il devrait avoir lors des moments forts mais ... non. Il ne tient à personne et cela le chagrine beaucoup.

+ Né d'une mère herboriste et d'un père dans la médecine, Ezra a eu une éducation portée vers la nature. Il n'est pas végétarien mais ne cuisine jamais de viande (à l'exception des abats), ne supporte pas l'idée de manger du poisson et se contente en générale des produits de la Terre.

+ Il a grandi dans un univers flirtant avec le laxisme et l'extrême discipline, en somme tout est toléré du moment que c'est contrôlé. Ses parents passaient d'ailleurs souvent leurs soirées dans les nimbes éthérées des drogues plus ou moins douces et cela n'a jamais porté préjudice à qui que ce soit (parents ou enfants). Plus jeune, Ezra tenait très bien l'alcool, aujourd'hui il ne fait plus trop d'abus. D'une manière générale, les vieux sorciers qu'il connait n'accepte pas son mode de vie (et ils ne connaissent que la partie émergée de l'iceberg).

+ Il est à noter que, étrangement, frère et soeur jumeaux ne se ressemblent pas physiquement, pourtant ils sont les portraits de leurs parents.

+ Contrairement à de nombreux sorciers, Ezra est adepte des nouvelles technologies et il est assez matérialiste quant à l'argent qu'il a acquis ou qu'il gagnera plus tard. Il est aussi extrêmement moderne dans ses faits que dans ses pensées où il vit pleinement au vingt-et-unième siècle.

+ Les Wheeler sont natifs d'Inverness mais sa soeur comme lui sont partis quelques temps voyager tout deux de leurs côtés. Ezra est parti à l'âge de 21 ans et il est revenu il y a quelques mois, accompagné d'une sublime française. Cependant, la propriété qu'il a acheté est en son nom propre et elle n'y a jamais mis les pieds. Sa soeur, elle, revint plus tôt et aida Ezra pour son déménagement.

Pseudonyme + Kupo / Panda (autiste) (brosseur) Âge +  23 ans Fréquence de connexion + 2/7 j Groupe + Sorcier Crédits + Votre réponse ici. Images : Tumblr arrangé par mes soins./ gif de almosthuman sur tumblr / Citations : O. Wilde & M. Folco

Code:

[color=crimson][b]Dan Stevens[/b] • Ezra Wheeler[/color]

4 Novembre 2014
Inverness

Dans la chambre noire, silencieuse, s'écoulait lentement l'eau de la fontaine ; dans un coin, délicate, sur les galets polis et légèrement moussus, l'eau jaillissait, serpentait et coulait en un délicat frottement. Sur les persiennes, l'ondée nocturne berçait les oiseaux et nettoyait les rues des feuilles ocres et mortes. Et tel un métronome dans cette langueur humide et froide, une respiration soufflait, montait puis descendait à mes oreilles. La mienne.
Malgré mon réveil imminent, je gardai les yeux clos. La seule lumière que j'avais aperçue plus tôt, il y a quelques secondes à peine, était celle de mon horloge qui indiquait à l'aide de ses horribles diodes 5h58.
Il me restait seulement deux minutes pour encore rêver, m'épanouir dans les songes, reposer mes neurones, détendre mes paupières et ramollir mes muscles, deux longues minutes durant lesquelles je profitai de la chaleur ouatée de la couette que je sentai me caresser sur ma peau nue et fraîche, sur chaque parcelle de mon derme qui s'électrisait cellule après cellule. Je les égrenai comme le sablier égrenait le temps imparti avant l'éveil, je ressenti volontairement mon corps amorphe, comateux, dépourvu d'énergie, à peine traversé de sang, légèrement irrigué, incapable d'agir, tandis que le 8 du réveil devint 9. Ma respiration s'allongea, mon ventre se gonfla plus largement (comme ceux des enfants qui dorment), promenant de plus bel la couette. J'eus l'impression de sentir la chaleur cependant une rafale de vent à l’extérieur gifla la persienne. Un frisson parcourut mon dos. Le réveil sonna.

D'un coup sec, j'ouvris l'eau. Froide. Elle m'aspergea le visage. Je vis alors, malgré mes yeux ayant du mal à s'adapter à la forte lumière, écrit sur le post-it posé sur le miroir "Longtemps, je me suis couché de bonne heure." Si seulement. Mais hier j'eus droit à un match à domicile avec un ancien ami monégasque. Il venait profiter du climat écossais pour se ressourcer, pauvre fou, quand nous nous sommes croisés et, à l'accoutumé, je l'invitai à une partie de carte en dégustant les alcools locaux. Le match à domicile fut en ma faveur, pour la première fois avec lui, mais nous n'avions guère misé. Enfin, pour le commun des joueurs de notre niveau.

Je ne déjeunai pas avant de plonger dans l'eau froide de ma piscine. J'avais besoin d'être vide pour me purger, me purifier, en nageant longtemps dans mon élément. L'alcool de la veille, les soucis du quotidien, les anxiétés qui me rongeaient comme des nœuds dans mes muscles ou de l'acide dans mon sang, je les expiai à coup de brasses. Le visage et les souvenirs de Lisa qui me hantaient malgré moi, chaque matin seul dans mon lit, la maladie de Papa et mon étrange absence de ressenti mais la peur néanmoins de le perdre, l'Espagne qui me manquait et son soleil qui m'empoisonnait, les souvenirs au bord de la Seine, toujours avec Lisa, la promesse d'élever notre futur enfant ensemble à Venise, ville si chérie, si parfaite pour nous. La solitude. La peur de finir vieux flic en bas de l'échelle. La trentaine passée désormais. J'étais un ondin dans un océan draguant derrière lui ses angoisses personnifiées, les noyant ; j'étais une machine dont on nettoyait les circuits, qu'on vidait et que l'on remplaçait par de l'eau javellisée pour que, toujours, elle soit fonctionnelle et propre.

J'eus à peine le temps d'engloutir mon repas que mon téléphone sonna, indiquant un lieu et une injonction : Vite !
Les mains sur le volant de ma sportive, la porte du garage se relevant, mon téléphone vibra de nouveau.


Un message de ma soeur, avec la pluie battante je lui répondrai au premier feu rouge.


Elle devait déjà être dans les fourneaux puisqu'elle mit un peu de temps à réagir.
J'arrivai plus vite que prévu à l'adresse indiquée. Relevant mon col, brandissant un parapluie, je cherchai du regard le numéro ; quand je le vis, la porte entrouverte m'invita tacitement. A l'intérieur, un policier au regard ourlé de fatigue et de cerne m'invectiva. D'un ton courtois et aimable je lui annonçai que je le remplaçai et qu'il devait donc dégager. Il m'indiqua le chemin, de l'autre côté de la maison, dans le jardin. Je laissai mes affaires trempées dans l'entrée, histoire de ne pas innonder le plancher, et je traversai la maisonnée assez cosie. Les détails habituels ne m'échappèrent guère, nous étions chez un sorcier, un homme un peu âgé sans doute, seul, avec des chats. A peine sur le péron du jardin, je le vis, ce sorcier, allongé sur la pelouse, la bouche débordant de pluie comme un vase délaissé, la peau couverte de terre et d'hématome, les yeux vitreux et vide de vie. Qu'avaient-ils vue avant de mourir ? Je remarquai bien vite une plaie béante sur l'arrière du crâne. On l'avait assomé. Je tentai de bouger l'un de ses doigts pour mesurer sa rigidité, bien dur. Il avait été trouvé quand mon téléphone avait sonné, j'étais donc l'un des premiers informés mais depuis quand était-il mort ? Depuis quand trempait-il dans la pluie ? Si le climat jouait en la défaveur des médecines légales et traditionnelles, des méthodes d'analyse, il jouait pour moi.

J'entendis les sirènes des policiers quelques minutes plus tard, mes deux compères arrivèrent en même temps. J'expliquai ce que j'avais découvert puis m'éclipsai en un regard entendu. En récupérant mon manteau je vis arriver, talon haut et regard noir, une inspectrice du BFO. On se salua, cordialement mais froidement, quand je quittai la pièce.


Je démarrai ma voiture un sourire aux lèvres. Quel étrange moment à Hambourg, je ne savais rien dire en allemand excepté de vieilles bricoles et deux-trois insultes, et ils me donnaient des ordres incompréhensibles. Heureusement, je n'y étais resté que peu de temps, juste assez pour me ridiculiser et gouter les merveilleuses saucisses du nord de l'Allemagne. Le début d'un long périple dans l'ouest de l'Europe.

Arrivé au bureau, je réclamai à voir d'emblée mon lieutenant, soulignant que j'avais quelque chose de la plus haute importance à lui dire. Il m'ouvrit son bureau, l'air affable à l'accoutumé, toujours à moitié endormi, comme si ce n'était qu'une grosse masse de chair sur une chaise.

"J'ai trouvé quelque chose d'intéressant sur le cadavre du petit déjeuner."

Il haussa un sourcil. Je sorti alors de la poche de mon jean, protégé par un film plastique, décomposée par la pluie, des morceaux de papier cartonné. Il disserna alors que la tâche noir n'était un test de Rosrarch mais une forme de corbeau.

"Personne n'est au courant."

Le lieutenant était le premier à penser que les affaires des sorciers restaient aux sorciers et que moins les grosses pattes des BFO touchaient à ses enquêtes, mieux il se portait. Et d'un point de vue statistique, elles avançaient plus vite. Certes les Feanags ne discriminaient les Outres mais si les sorciers arrivaient à éradiquer la menace, seuls, ils prouveraient qu'ils ne sont de vulgaires Harry Potter bons à enfourcher des balais.
Il était 9h affiché à ma montre quand le thé termina d'infuser et que je m'apprêtai à chercher des réponses aux diverses questions flottant autour du crime.